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xìn bǐ - 信笔

3 juin 2013

Ren shi ni hen gaoxing : heureuse de te renconter!

Boker tov!

J'ai envie de vous parler de Maggie, une chinoise que j'ai rencontré à la piscine la semaine dernière. C'est elle qui m'a abordé parce qu'elle s'étonnait que je puisse nager en apnée sous l'eau. C'est vrai qu'ils ont l'air de pas aimé d'avoir la tête sous l'eau, ça doit leur rappeler qu'on la leur prend assez dans la vie comme ça. On a parloté quelques instants et elle m'a assez vite proposé qu'on se revoit. On a décidé d'échanger nos contacts mais avant - ça m'a un peu pris de court - elle m'a demandé "de faire la course!". (Même si c'est difficile d'estimer leur âge, je voyais bien que c'était une adulte). Alors me voilà partie un peu maladroitement vite en crowl (faire marcher ses muscles ou son cerveau, faut choisir!) et en arrivant, je me retourne et la voit bientôt 5m plus loin en grenouille. "We have different ways to do", s'enquit-elle, un peu "la face perdue"... Oups... Alors on repart, cette fois, toutes les deux en grenouille mais ça m'a pas empêché de sentir que je prenais de l'avance (ça m'est pas trop difficile vu la différence de nos carrures) et je ralentis donc pour ne pas faire deux fois la même bourde. Satisfaite - mais modeste, toujours! - maintenant elle me dit qu'on va prendre notre douche ensemble (ah bon! Non, parce que je ne sais pas si j'en ai déjà fait état ici mais la pudeur de l'âme n'est pas la même que du corps ici!!). Nous voilà partis non sans être un peu embarassé pour ma part (enfin à part passer sa tête sous mon rideau, j'ai échappé au "frotte-moi le dos" mutuel!) et j'ai pris ses coordonnées pour un café qu'on a pris aujourd'hui.

Maggie a donc 36 ans, même si elle pourrait en paraître facilement 10 de moins. Elle a un garçon de 5 ans et travaille chez ABB, une entreprise dans les technologies de l'énergie dont le siège social est d'ailleurs à Zurich. Elle a fait des études d'automatisation et d'électrique. Ca l'a étonné qu'on puisse passer autant de temps à apprendre des langues quand je lui ai dit que je savais un peu d'allemand, de russe en plus du reste. Elle m'a dit qu'elle passait surtout du temps à faire des maths et de la physique. Aujourd'hui elle s'occupe du marketing des produits d'ABB et elle espère bientôt prendre du grade. Elle dit qu'il y a pas mal d'étrangers dans ses bureaux et que ça la surprend qu'ils ne prennent pas de pause pour manger le midi, boulot boulot boulot; mais que par contre on les retrouve à boire des bières le soir.

Elle m'a posé pleins de questions sur ma famille, "est-ce que je me dispute avec mes soeurs/frère" (Trois filles et un gars, vous imaginez pour un enfant unique!) "Est-ce qu'elles sont plus belles que moi mes soeurs?"... o_O  "Oh mais elles vivent avec leur copain sans être marié!" Je crois que ce qui l'intéresse surtout c'est les différences des couples occidentaux aux couples chinois: et vivre avec un homme sans être marié notamment!
Et puis, sans vraiment poser des mots dessus, ni jamais l'orienter péjorativement en tant que tel, elle a parlé aussi des garçons occidentaux qui sortent avec des chinoises en sous-entendant que tandis que les premiers considérent ça comme une relation de passage, les chinoises n'investissent pas d'elles-mêmes sans penser mariage (tu comprends, "la beauté féminine est éphémère" blablabla).
"Et puis on voit jamais de femme occidentale avec un chinois, pourtant ça ferait de beaux enfants!" Et avec ma grande taille, "je dois trouver un chinois qui mesure au moins 1m80" alors je lui raconte que celui que j'ai laissé en France mesure 1cm de plus que moi et là elle éclate de rire en me disant que je dois pas pouvoir porter de talons! Grand malheur pour des femmes qui en portent même en baskets ou chaussons!
Ah et confirmation que - même si on va pas en faire une généralité - le racisme est présent, elle m'a demandé si mes parents seraient d'accord que je sorte avec une personne de couleur noire...! Et qu'autour d'elle, les parents n'acceptaient pas que leur enfant se marrie avec une personne noire. Alors je lui expliqué qu'en France, déjà les parents n'avaient peut-être pas autant leur mot à dire sur nos fréquentations que dans la culture chinoise et que tant que j'étais heureuse, qu'il soit jaune vert ou rouge, ils seraient contents aussi! Alors elle m'a dit qu'une amie a elle est tombée amoureuse d'un "negro" (true story. avec l'accent chinois et le "r" roulé, c'est encore plus terrible!) et qu'elle lui avait dit que sa façon d'embrasser était très... pleasant! Ce qui l'a rendue hilare et rouge tomate donc ça doit bien lui turlupiner l'esprit de curiosité!

Étant elle-même fille unique et son mari aussi, il pourrait avoir un deuxième enfant s'ils le voulaient mais elle a clairement exprimé que ça lui pesait déjà d'en avoir un parfois. (Si, si, clairement.) Elle dit qu'elle veut pouvoir gérer sa carrière professionnelle, qu'elle peut déjà plus partir en vacances seule avec son mari maintenant que son fils a 5 ans et qu'elle voudrait elle aussi pouvoir vivre avec des colocataires étrangers et pratiquer son anglais!! C'était dit avec humour mais on sentait bien que c'était un devoir plus qu'une envie cet enfant.

Après, elle a dû rentrer pour s'en occuper justement (ils vivent avec les parents de Maggie et non du mari pour une fois et ce sont eux qui s'occupent de l'enfant pendant son absence). On va se revoir à la piscine mais Maggie est super enthousiaste et rigolote et ce fut mon rayon de soleil de la journée! (Soleil qui a d'ailleurs vraiment pointé son nez! C'est aussi la saison des pluies mais ici c'est normal!).

Faute d'avoir une photo de Maggie pour coller au sujet, des extraits du séjour de Maman et Théo en Chine et de Pékin surtout !


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11 avril 2013

Niouz? Vous avez dit niouz? Connais pas cette nana. Elle parle chinois ?

Encore une fois, voici un mail finalement transformé en article ici histoire de continuer à faire tourner la machine et pour en faire profiter tous ceux que ça intéresse:

Cher tous,

Comment allez-vous ? De mon côté (heu non... encore un peu plus à l'Est... voilà!), ça va!
Je roucoule d’ébouriffer mes plumes en cette mi-saison plutôt sympathique malgré quelques échauffements dans le climat géopolitique du coin. Les beaux jours ne sont pas tout à fait installé mais ils patientent déjà dans le vestibule: aujourd'hui à renmin guangchang (people square), j'ai fait tomber la veste! Le printemps s'avère encore plus agréable sur le campus. On ne se précipite plus dans le métro pour rentrer au chaud mais farniente sur les pelouses entre les étudiants chinois qui posent dans la toge du diplômé en pouffant de se savoir regarder par des laowai (étrangers). Les esprits s'allégissent et l'ambiance se colorie tout doucement avec les nouveaux arrivants (une grande partie des étudiants en échange ici ne restent qu'un semestre, on a donc suivi le roulement une pincée au cœur de voir partir certains (pas tous hinhinhin) même si on pourra revoir les meilleurs un jour! Constance, si tu lis ceci... ;-)).

 J'ai une amie française qui est venue ici trois semaines, c'était génial! J'en ai que plus apprécier la ville d'avoir une partenaire dans tous mes périples, on a retrouvé une belle complicité et je crois que Shanghai a su la convaincre de par son exotisme et sa candeur d'y revenir un jour! Son enthousiasme (à ma copine, pas à la ville: mes personnifications ont des limites...) a été contagieux et j'ouvre encore plus grand mes yeux d'être ici encore quelques mois...

Mes deux nouveaux colocs allemands, Sandy et Tim (ça fait un peu couple Barbie dit comme ça...) sont très sympas. Tim a passé un an au Togo et parle donc très bien français quant à Sandy, comme tous les allemands vous me direz, parle anglais à la perfection et je me sens toute poisseuse de mon accent bien frenchie à anglophoniser des mots français quand je ne les connais pas dans la langue Shakespearienne !

Dernièrement, on a accueilli un ami à eux en échange universitaire à Séoul à cause de la menace nord-coréenne sous les conseils de son université semble-t-il. Ceci, quelques jours après qu'on nous ai signalé le retour de la grippe aviaire et des victimes shanghaiennes. Ceci, quelques temps après la mise en place de vaisseaux armés chinois et japonais autour de l'île Sétaki-je-sais-pas. Mais bon, au moins personne n'a été pris la mais dans le (cahu) sac. Je sais, je sais... c'est presque devenu un jingle chez vous mais c'est pour montrer que je me renseigne aussi (un peu) sur l'actualité des frogs. Alors au final, le changement... c'est maintenu? (Promis, c'était la dernière!)


Sur ce, je vous plume des vols par baiser et à bientôt sur les ondes magiques de ma planète bleue!

 

4 novembre 2012

Épisode 6: Sichuan bien, qui sichuanera l'dernier !

Dans cet épisode, vous découvrirez enfin le récit de notre cher protagoniste 帕梅尔 * partie à l'aventure dans le Sichuan début Octobre...

* = Pàméiěr en pinyin... prononcez Pamer à l'anglaise. Mon "prénom" chinois, que je soupçonne avoir été créé à partir de mon nom de famille... D'après ma traduction, le premier caractère veut dire mouchoir, le deuxième prune et le dernier Séoul. Mais en même temps, un seul caractère peut avoir 36 sens différents donc je suis pas certaine d'avoir juste... En tous les cas, ça manque pas d'originalité, s'appeler  mouchoir de prune de Séoul.

Enfin, revenons à notre héroïne (revenue quelque peu schizophrène...) qui a traversé moult épreuves dans cette province où règne notamment... de terribles gang de pandas!

Ces monstrueux tortionnaires dont l'arme - redoutable et lâche - consiste à vous attendrir en se roulant dans le bambou et en prétendant être aussi mou qu'une bouillotte, un soir d'hiver. Lorsque vous aurez eu votre dose d'attendrissement devant leur pathétiques galipettes et que vous vous en retournerez, ces derniers bondiront dont un élan de bambourdissement et se jetteront sur vous, KO par placage assourdissent. Impeccable. Redoutable.

C'est gros, un panda.                                                  

Cette cruelle mafia sévit sauvagement sur la ville de Chengdu, asservie et dépossédée de tout, au service de ces protubérants* mastiqueurs.

Mais sichuan bien, qui sichuanera l'dernier! Dans tous les cas, on va se bidonner...

*En fait, le mot que je cherchais c'était "proéminent" mais finalement protubérance, ça leur va bien aussi.

Ce sera aux travers de combats contre le froid et la mal-bouffe (ne me parlez plus de biscuits), au rythme malmené du bus (ça aussi, évitez) et s'armant de patience (ok, pas tout le temps) que nos protagonistes s'en sont allés dans les profondeurs obscures et dangereuses de cette contrée reculée.

Après avoir atterri à Chongqing le premier soir, on a filé dans une auberge de jeunesse au bord du Yangzi (la rivière). On est parti à la gare le lendemain aux aurores pour prendre nos billets de bus pour le soir et on a démarré la visite de la ville. "On", ce sont donc mes deux colocs (Alex et Constance) plus un belge (Louis) et un allemand (Michael). On a commencé par traverser le centre ville, propre, moderne et commercial comme toutes les grandes villes en Chine j'imagine.

(Je vous rappelle que pour agrandir les photos, vous pouvez cliquez dessus!)

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Puis on est allé flâné dans les petites ruelles du quartier de Hong Ya Dong, une sorte de vieux village reconstitué remplis de boutiques et d'attrape-touristes.

 

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Après ça, on s'est rendu au temple des Arhats, situé en face du musée des Trois Gorges (qui est le musée du plus grand barrage hydraulique avec la plus grande centrale électrique du monde, j'aimerais bien y faire un tour avant la fin de mon séjour). J'y ai laissé les autres continuer la visite sans moi, profitant d'un petit coin à l'ombre pour laisser passer la 3ème migraines ophtalmique en quatre jours: j'ai subi une attaque en force, mais je n'ai pas flanché!

 

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Après quoi j'ai grimpé sur une moto-taxi (petite dose d'adrénaline, avec mon gros sac à dos pour faire équilibre, plus la circulation du coin...) direction la gare pour rejoindre le groupe et partir pour Leshan. Premier long trajet avec ce moyen de transport en Chine (un peu plus de 7h). C'était assez drôle en fin de compte, c'est pas les bus eurostars mais le film chinois dramatique et larmoyant en fond sonore, il faut oser!

Arrivés à Leshan, il était assez tard. Un jeune chinois qui était dans le bus avec nous nous a aidé à trouver un taxi (la ville était déserte... ce qui est étonnant en Chine!) et est allé jusqu'à nous déposer devant notre hôtel. Le lendemain matin, on a voulu se reposer un peu. Avec Constance on est parti prendre les billets de bus pour le soir et on a retrouvé les garçons au grand Bouddha qu'à 13h. Grave erreur. Je sais pas ce qui était le plus atterrant: que la queue ai été aussi longue, ou que les chinois continuent de la faire.

En fait, il fallait d'abord faire la queue pour pouvoir rentrer dans le parc. Déjà, en tant qu'occidentale, tous les chinois te doublent sans scrupules. Bien sûr, je ne me laissais pas faire! Ce qui faisait rire les Chinois autour. C'est de bonne guerre, à chaque fois, ils prennent la tête de quelqu'un qui n'avait pas compris et se remettent derrière...

Une fois rentré, on s'est empressé de marcher jusqu'au grand Bouddha. Depuis le parc, on débouche sur le haut de la colline et on ne voit que la tête du Bouddha... On a pas tout de suite vu la longue file d'attente derrière la tête qui attend de pouvoir descendre les marches pour voir le gros bonhomme en entier. Quand ce fut fait, on a longé la queue, qui n'en finissait pas... Et à la fin de celle-ci, on découvre, surprise! Une deuxième queue... Hé oui, logique: tu fais la queue... pour faire la queue... pour voir le bouddha. Alors rebelote: on longe encore une fois... et... si, si, encore une! Là, on s'est dit qu'ils étaient quand même maso! Parce qu'à ce rythme, c'est 3, 4h minimum d'attente, sachant que le parc fermait dans 3h... Et puis ils étaient serrés comme des sardines avec toute la smala (mais curieusement tellement patients... même les enfants) Du coup, ben... pas d'Bouddha pour Séoul à la prune de mouchoir... ou je sais plus quoi!

Mais je peux vous en parler quand même un peu: cette immense statut a été taillée dans la falaise du mont Lingyun approximativement entre 713 et 803. D'après la légende, elle doit son existence à un moine bouddhiste qui souhaitait protéger les marins empruntant le périlleux confluent des trois rivières : Dadu, Qingyi et Minjiang et prévenir les inondations de la ville de Leshan (ce carrefour entre les trois rivières est en effet impressionnant de sa largeur et de la force du courant!). C'est le plus grand Bouddha du monde antérieur au XXe siècle, et la plus haute statue de Maitreya (prochain Bouddha à venir lorsque le Dharma aura disparu...) avec ses 71 mètres de haut pour 28 mètres de large. Son œil à lui seul mesure 3m et son oreille 7! Depuis que le grand Bouddha de Bamiyan en Afghanistan a été détruit par les Talibans en 2001, c'est le dernier Bouddha antique qui reste. Chongqing étant une ville industrielle en plein essor, la statut a pâti de la forte pollution et s'est noirci sérieusement. Ils l'ont récemment rénové cependant.

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On en était donc au retour à la ville de Leshan en cette après midi moite et bondé! On avait peur de louper le bus, ben du coup on a eu du temps pour retourner à la gare. Mais ça ne s'est pas fait non sans quelques aventures! Car depuis le parc, aucun taxis... On commençait à s'inquiéter de voir tous les bus blindés qui ne s’arrêtaient pas, quant un policier nous a pris sous son aile et nous a emmenés dans son 4x4 de policier!!! Héhéhé!! (Je sais, il m'en faut peu! Mais qui peut se vanter d'avoir fait une virée dans la voiture d'un policier chinois sans être menotté à l'arrière?). Parce que c'est moi que j'étais assise devant!! Gniark, gniark, gniark! Et oui, je parle comme un gosse parce qu'on en aurait vraiment dit un! Comme ceux qui se retrouvent dans le camion des pompiers avec la sirène allumée!! On a pris une petite photo avec monsieur bien sûr, fier comme un pan (ou l'inverse) auprès de ses collègues qui riaient!

Preuve à l'appui:

 

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Arrivé à Emeishan, il pleuvait et on trouvait pas l'hôtel dont l'adresse sur la réservation était assez limitée. Finalement, une moto taxi les appelé pour nous et nous a dirigé (c'était à 100m). On comprenait pas pourquoi le motard restait avec nous dans le hall de l'hôtel jusqu'à ce que les hôtesses nous expliquent qu'il nous demandait 50 yuans (pour un coup de fil de 10sec et avoir roulé à côté de nous qui étions à pied pendant 2min). On a rit et on lui en a laissé 10. On s'est trouvé bête d'avoir cru à une âme charitable.

On a décidé du parcours du lendemain pour la randonnée et après une douche rapide, on a tous écrasé dans nos lits. Le lendemain, réveil aux aurores, direction la gare pour prendre les tickets (ça devenait la routine!). En chemin, on s'achète tous un bâton de bambou qui s'avérera être notre meilleur ami pour l'ascension d'une part, et pour faire fuir les singes voleurs et pas frileux du tout de l'autre.

Il y a des matins, où on a moins de patience que d'autres. Ce matin là était de ceux là... Arrivé à la gare, je dois dire qu'on avait déjà bien remplis notre quota de queue pour les tickets en tout genre. Alors après avoir attendu une demie heure que les guichets ouvrent (bien qu'aux caisses, tout le monde était prêt, que la file d'attente s’agrandissait mais "comme l'heure, c'est l'heure"...ça, c'est une logique internationale!), puis attendu encore une autre demie heure que ce soit notre tour - tout en jouant des coudes - (je ne sais pas si c'était le temps, mais les gens étaient électriques), quand on nous a annoncé que non, ici elles pouvaient pas nous vendre nos tickets, on a un pété un câble. Enfin, j'ai, plutôt.

C'est tellement frustrant quand ça ne marche pas et qu'on ne peut pas savoir pourquoi, qu'on n'arrive pas à en comprendre la raison. Surtout qu'ils ne cherchaient pas du tout à se faire comprendre. Ils essayent même pas à partir du moment où on est étranger. Parce qu'ils pensent qu'ils ne vont pas réussir avec la barrière de la langue, donc échec, donc perte de la face et ça...

Heureusement, j'ai rencontré une dame un peu plus ouverte à qui j'ai réussi d'expliquer la situation et qui est venu prendre les billets avec nous. C'était pas la bonne file pour les étudiants, tout simplement. Bon, il s'est avéré qu'on avait pas non plus compris qu'il fallait prendre et des billets pour rentrer dans le parc, et des billets de bus pour nous emmener au départ de la randonnée (en tant que cupide européenne, j'avais pensé qu'il en fallait qu'un seul et unique qui ferait les deux) du coup - on aimait tellement ça - on a refait la queue une 4ème fois :-)

Après ça, je peux vous dire que ça nous démangeait les guiboles de commencer la marche! C'était assez comique. Ils ont construit partout un sol et des marches. A aucun moment on a marché sur la terre. Et il existe des porteurs qui vous trimballent jusqu'en haut! Ils sont vraiment fous! Surtout que ces pas des brindilles qu'ils portent! Incroyable...

C'est un de mes meilleurs souvenirs cette randonnée. C'est un des moments où j'ai le plus discuté avec les Chinois (souffrir ensemble abaisse les barrières!), j'ai aussi bien discuté avec mes copaings, on a vu des singes bien sûr (super audacieux et chapardeurs... dopé au coca et au snickers toute la journée par les malheureux touristes pas assez avertis. J'en ai même vu qui ont piqué le sac d'un chinois pour se poster sur la rambarde avec le gouffre derrière et il a commencé à faire le tri: il a jeté tous les fringues par dessus pour attraper au fond du sac, LE biscuit! impossible de récupérer les habits..! La mère du chinois était folle de rage!).

On aussi vu un serpent, un papillon aussi grand que mes deux mains réunies et... du brouillard! Pleins de brouillard! Non pas que la vue eut été grandiose de ce qu'on a pu apercevoir entre deux nappes mais c'était hyper humide et ça caillait! En tout cas, on a échappé aux gouttes pour ce jour là. On faisait étape dans les monastères sur le chemin et tout du long il y avait des ce qu'on appellerait des bouis-bouis en France. On a sévèrement entretenu notre régime de biscuits entamé avec les trajets de bus.

Vers 17h on est arrivé à une heure de marche du sommet. Après avoir cherché un hôtel pas cher, en vain, on a fini par suivre un chinois qui nous proposait 100 yuans chacun la nuit. On a réussit à négocier 80 mais ça ne les valait pas. Mais là, on était à 3000 d'altitude, déjà, et les gars savent très bien qu'on a pas 36 000 solutions. Par contre, c'est là qu'on a touché le point culminant de la cradiosité: moquette mouillé, grosses tâches de champignons au plafond, draps humides, pas de fenêtre, pas d'air, des WC...  j'ai envie de dire raisonnables après ce qu'on a pu voir durant les étapes de bus (ça aussi c'est une histoire!) mais d'un point de vue d'européen j'imagine qu'on peut dire crades! Mais c'était ça qui était marrant, c'était l'aventure! On était loin sans l'être de la civilisation et on était tellement fatigué que ça nous était égal de toute façon...

J'ai réussi à me faufiler dans la douche d'une chambre (de luxe?) restée ouverte (quand on a pas de douche dans sa chambre, on a du toupet) et on s'est glissé dans nos sacs de couchage très vite. Le lendemain, on avait tous très mal dormi mais surtout: il pleuvait. On a commencé par se prendre un bon fou rire plutôt que de pleurer au vu de ce qui nous attendait, on a enfilé nos K-way et on a commencé à grimper vers le téléphérique qui est le seul moyen de monter les 5 derniers km. Ah, j'ai oublié de dire qu'il était 5h du mat' quand on s'est levé. Donc il faisait nuit. On est arrivé là-haut vers 6h30, levée du soleil prévu à 7h. On a attendu une bonne demie heure ce soleil... Avant de comprendre qu'on ne verrait rien car il y avait bien trop de brouillard. Mais dans notre malheur on peut dire qu'on avait eu de la chance car il avait déjà prévu de pleuvoir la veille et on était passé entre les gouttes!

Le sommet de la montagne est un large plateau encore une fois très échafaudé. Il y a une immense statut en or dont on a tenté de deviner la tête à travers le brouillard puis on est resté peut-être une heure à vagabonder entre monastères et bougies pour se réchauffer. Finalement, vers 8h on a décidé de redescendre la montagne en bus et non pas à pied comme il était prévu parce qu'il faisait trop moche, qu'on avait froid et qu'on était fatigué. C'est mon plus gros regret. Je sais que ça n'aurait pas été marrant du tout mais c'était censé être la partie la plus jolie. Et j'avais pas assez rentabilisé la file d'attente de la veille. M'enfin... Il y en aura d'autres!

Après ça, on est revenu sur la ville (avec une angine dans mon sac à dos!) pour prendre un bus pour Chengdu.  Sauf que... plus de bus! Tous pleins. La seule fois où on avait pas pu aller prendre les tickets aux aurores. La galère! Heureusement, il y avait une deuxième gare à 25km. On a pris un taxi, négocié un prix de groupe parce que c'est loin et on a filé. Malheureusement, même conclusion! Et le "marché noir" (des taxis) nous proposent des prix exorbitants pour nous y emmener.

Bon. Il était temps de se restaurer. Toujours décider le ventre plein. Et on a bien fait car quand on est revenu à la gare, au vu du trop grand nombre de personnes qui avaient demandé Chengdu, ils avaient préparé de nouveaux bus! Yihaaa! On a embarqué immédiatement et on a filé vers la ville, capitale du Sichuan!

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Arrivée à Chengdu, direction notre auberge de jeunesse qui était géniale! On y restera qu'une nuit le temps de faire le transit vers le nord du Sichuan mais non sans y revenir par la suite...

Le lendemain matin, départ encore et toujours aux aurores pour choper nos billets et partir dans la foulée vers la vallée du Jiuzhaigou. 12h de bus. Plus 2 autres d'embouteillages. Bim. On était encore à 3000 d'altitude donc autant dire qu'il faisait toujours pas chaud. Les hôtels étaient chers. On a un peu magouillé... On a fait croire qu'on était trois pour payer moins, on est rentré en deux groupes l'air de rien. Ils ont rien remarqué... Bon, on s'est fait une petite frayeur quand le deuxième groupe s'est trompé de chambre et qu'ils ont insisté en tapant à une autre porte comprenant pas pourquoi on leur ouvrait pas... Puis quand un monsieur est venu pour sois disant réparer quelque chose et que les deux garçons étaient planqués sous les lits mais sinon c'est passé comme une lettre à la porte! Une fois le ventre plein, l'ambiance s'est détendu et on a pu décompresser joyeusement de la situation.

Le lendemain matin, départ assez tôt (remarquez la nuance!) pour éviter la foule aux guichets (oui parce que je n'ai pas précisé pour la première randonnée à Emeishan mais en Chine, la montagne, c'est payant: 22 euros plus 9 pour le bus!). Comme le site est immense (35km) et qu'on a qu'une journée, on décide de prendre le ticket de bus (qui fera des sauts de puce, ce qui nous a permis de profiter de tous les jolis points de vue). La particularité de cette vallée tient du fait qu'elle est le produit des effets de glaciations et de tremblements de terre sur un relief de calcaire. L'eau s'écoule par 100 chemins au milieu de mousses, d'arbustes et d'arbres (parfois rouges!) dont les graines se sont adaptées pour profiter des fissures leur permettant de résister à la force du courant. 9 villages tibétains se lovent dans cet immense parc naturel de 35km (d'où le nom de jiuzhai, jiu = neuf et zhai, village j'imagine!). C'est un sanctuaire des pratiques Bön (héritières des croyances chamanistes et pré-bouddhiques). Victime de féroces guerres de religion, longtemps mis au ban, Bön est aujourd'hui membre à part entière du giron lamaïque. Les moulins à prières placés dans les torrents continuent à tourner obstinément dans le sens inverse des aiguilles d'une montre contrairement à ceux des autres sectes. (Merci, Routard!)

Bon, en éternelle française pessimisste, je critiquerai l'affluence des bus, la route bitumée qui traverse toute la vallée, la masse de touristes. Ce qui nous manquait aussi (mais de façon général dans ce voyage) ce sont des explications, des informations. À chaque fois on devait se contenter d'observer et d'imaginer. Si les Chinois ont compris l'intérêt du tourisme, ils n'en ont mis en œuvre que le prix. Pas encore de traduction en anglais. En même temps, pour le nombre d'étrangers qu'on a croisé... Mais faut dire ce qui est, le site est magnifique! C'est le deuxième meilleur souvenir que j'ai. Et du coup cet article me permet de faire des recherches et de comprendre! On se demandait notamment si les lacs étaient naturels avec leur couleur presque chimique.

En fait c'est dû au "calcaire d'un ancien plancher océanique qui constitue l'élément géologique principal. Sa dissolution donne aux eaux leur nuance émeraude ou turquoise, au gré de la lumière du jour, ou renforce le miroitement d'un ciel azuréen. Des avalanches ont interrompu le cours des rivières pour former les lacs."

 

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Après cette journée dans le parc, nous sommes restés une nuit de plus à l'hôtel avant de reprendre au matin le bus de retour qui a duré... 10h seulement! Gros progrès. On est retourné à l'auberge cool pour les trois dernières nuits et les deux jours qui nous restaient avant de rentrer à la "maison".

J'ai été malade la première nuit. Les Xiao Long Bao au crabe et aux poireaux, c'est super bon à déguster... Mais c'est mieux quand ils sont tous frais!! Du coup le lendemain on était censé aller voir les pandas et ils y sont allés sans moi. J'ai quand même réussi à profiter du temps qui me restait l'aprem pour visiter le temple de Wenshu puis celui de Qingyang Gong (Temple des Chèvres de Bronze). Ce dernier doit son nom à l'apparition de Laozi (un contemporain de Confucius) sous la forme de deux chèvres. Celui là était très grand et pas mal du tout (à force de voir des temples, ils se ressemblent tous...). Après j'ai filé au parc du Peuple (Renmin Gongyuan). C'était assez rigolo. Il y avait des espèces de shows un peu partout. De tous les goûts. Les nostalgiques communistes. Les danses traditionnelles. Les danses excentriques. Et des karaoké encore et encore. Tous en costumes kitschissimes. Ça concernait plutôt la tranche d'âge des retraités. Mais au centre du parc, sur la petite place, c'était plutôt musique techno-pop. Hommes, femmes.. Jeunes, moins jeunes... Tout le monde se déhanche! En Chine, ils sont beaucoup moins complexés que chez nous. Ils chantent, dansent, dans la rue, dans l'ascenseur, devant tout le monde, seul ou en groupe... De manière complètement libéré, si on peut dire. Ils s'en foutent du voisin qui passe parce que le voisin qui passe s'en fout lui même!

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Le lendemain matin, je suis partie à la réserve de pandas avec une jeune britannique qui a quitté son job et est parti un an en vagabondage en Asie avec son copain. Il était parti justement dans la vallée de Jiuzhaigou et comme elle ça ne l'enchantait pas le concept des 12h de bus, elle a préféré rester ici en l'attendant. Ils ont fait le Tibet, l'Inde, la Thaïlande, les Philippines... Elle rêvait de voir des pandas depuis qu'elle en avait reçu un en peluche étant petite et je crois bien qu'elle a failli pleurer en arrivant! Elle m'a parlé de ses voyages, ce qu'ils lui avaient apporté, des chinois, des asiatiques en général, de nos familles... Elle a l'âge de Zazou et a un frère de mon âge. Alors pendant quelques heures,j'avais l'impression de m'être trouvé une grande sœur et peut-être elle une petite? On a échangé nos adresses, elle m'a donné quelques bons plans sur Shanghai où elle était passée quelques semaines et on s'est quitté là avant de sauter dans un taxi pour l'aéroport.
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J'avais écrit un long paragraphe sur les pandas, mais il s'est effacé et impossible de le récupérer. En même temps, j'étais pas très sympas avec eux, c'est peut-être un signe...

Bon, je vais essayer de me rappeler... Je parlais d'une légende:

"Autrefois, les pandas étaient tout blancs. Mais un jour, ils allèrent à l'enterrement d'une petite fille. En signe de deuil, ils avaient pris de la cendre dans leurs mains. Comme ils étaient très tristes, ils se frottèrent les yeux pour essuyer leurs larmes. Pour se consoler, ils s'entourèrent de leurs bras. Ils se bouchèrent les oreilles pour ne pas entendre les pleurs. Et depuis ce jour, les pandas sont blancs ... et noirs."

Je crois que je disais qu'à force de broyer du noir tous les jours, ils vont finir par le devenir complètement, noirs. Et que c'était quand même un scandale que WWF les ai pris comme emblème quand on pense qu'ils sont les propres responsables de leur extinction. Ça révèle pas mal de la cohérence de l'association vous me direz...

Ah et je devais conclure en supposant que c'était parce qu'ils reflétaient ma propre flemmardise que je ne les supporte pas à ce point. Et aussi par goût de défi face à tous ces larmoyants émerveillements devant ces grosses peluches. Et puis par sadisme aussi: "Et... si on disait du mâââl ?"

http://www.youtube.com/watch?v=TTs8TZvrStc

Voilà, c'est sur cette touche de vampardise que je vous laisse!

30 octobre 2012

Lien photos

Soyez indulgent, elles ne sont pas toujours ultra pertinentes ni super bien cadrées/nettes. Et en plus, elles sont longues à charger. Mais elles en valent la peine, hein! Mais non, partez paaaaaaas...!

http://xinbi.canalblog.com/albums/shanghai/index.html

 

24 octobre 2012

Coucou, c'est vous!

Coucou c'est nous!

Voici quelques courtes news puisque le blog est en stand by bien que les brouillons roupillent sagement en attendant que je les finisse...

Ici, les jours commencent à s'adoucir, les nuits se font fraîches mais c'est surtout dû à l'humidité puisqu'il fait toujours autour de 20 degrès!

Depuis mon retour du Sichuan (qui était fort dépaysant et qui s'est bien passé dans l'ensemble pour ceux qui ne le savaient pas...), j'ai pas mal de boulot, tout arrive en même temps. J'ai notamment un travail très intéressant à faire en cours d'Urban Sustainable Development sur la "troisième révolution industrielle", concept inventé par un certain Rifkin, économiste américain qui faute de pouvoir exploiter ses talents chez lui, vient le faire en Europe.
En gros, il considère que la deuxième révolution industrielle basé sur les énergies fossiles n'a plus d'avenir (quel pionnier!), qu'on a atteint le revenu maximum par habitant (pour une partie de la planète) et de la production maximum. Pour lui, de la même façon que se partage l'information avec internet, l'avenir est dans les énergies renouvelables. Il souhaite rendre chaque bâtiment en une micro centrale d'énergie, qui pourrait stocker son surplus avec l'hydrogène ou le revendre au voisin de la ville d'à côté qui n'a pas réussi à remplir son quota etc. La démocratisation de l'énergie. Il dit que ce qui est confondant, c'est la simplicité du système qu'il propose d'un côté et de l'autre la force de la résistance du pouvoir centralisé qui continue à être présent.
Pour lui l'avenir se prépare à être une succession de croissance et d'effondrement, et cette révolution permettrait un sursaut. Il y a tant d’infrastructures à mettre en place que ça réglerait le problème du chômage (...mais pour combien de temps?). Cela engendrerait une nouvelle vision du pouvoir qu'il appelle non plus verticale mais horizontal, latéral, "par le peuple et pour le pleuple"... Un nouveau régime d'énergie qui rendrait possible plus d'arrangements sociaux.
Cela aurait aussi pleins de conséquences géopolitiques, politiques (plus de clivage gauche/droite ou capitalisme/socialisme mais de pouvoir centralisé/collaboratif), économiques bien sûr mais aussi philosophiques (quel rapport au monde?) et aussi éducationnelles.
Ce dernier je l'ai trouvé intéressant, rafraichissant quoi que peut-être utopique. Parce que c'est toujours pareil, comment faire concrètement? Enfin, avant les critiques, les explications.
Voici ce qu'il détaille sur le sujet: Que faudrait-il apprendre à l'école désormais? Quel comportement? Le modèle actuel, basé sur celui de l'usine au final, avec l'autorité du haut vers le bas, le maître = autorité, le but = devenir efficace et productif pour devenir une force de travail pour la révolution industrielle ne convient plus aux "générations internet". Aujourd'hui, cette idée de l'enseignement centralisée se heurte à l'enseignement portée par cette technologie. Sur internet, chaque individu est responsable de son propre savoir, il le partage de façon collaborative sur les réseaux sociaux, Wikipédia, facebook... Le savoir est qqch qu'on distribue et partage. Et le système de l'école les déconnecte complètement de cette logique. Il faut changer le système scolaire pour que les jeunes puissent prendre la main sur le système éducatif, qu'ils s'enseignent les uns les autres. C'est le pouvoir latéral qui engage les jeunes de leur responsabilité en tant que gardiens de leurs semblables.
C'est beau hein? Magique.... Je vois presque des licornes courir sur des arcs en ciel en pétant des paillettes. Il compte s'y prendre comment notre magicien d'Oz?

Baah, je me moque mais je me dis que quand déjà on arrive pas à réformer correctement le système universitaire en France, finalement un changement radical ce serait pas plus mal!

Suite à quoi il cite le système finlandais et ses cours de 45 min qui se coupent d'une pause de 15 min à chaque fois pour découvrir son environnement et apprendre mieux... Étant toujours dans les 3 premiers systèmes scolaires quels que soient les critères, ce système est pris en exemple sans que je comprenne le rapport avec le pouvoir latéral mais le concept demande quand même réflexion! Zazou pourra peut-être attester de sa pertinence? Toi qui y a étudié 6 mois...

Si ça vous intéresse, il est passé à France inter début février dernier, parce que j'ai expliqué en gros, gros et vous pouvez le réécouter, son passage dure une cinquantaine de min:
http://www.franceinter.fr/emission-3d-le-journal-la-troisieme-revolution-industrielle-de-jeremy-rifkin-et-les-anonymous-ou-l-e

À part ça, samedi dernier j'ai fini de participer au film de l'université. Pour ceux qui ne savaient pas, le topo c'est qu'ils souhaitent se promouvoir à diverses occasions et ils ont donc fait plusieurs mini films avec les professeurs, les entreprises etc... et les étudiants. C'est dans ce dernier que j'y tiens un petit rôle. L'histoire classique: l'étudiante étrangère tomba amoureuse de l'étudiant chinois, mais leur amour est impossible car adieux déchirants un jour il devra y avoir. Bouhouhou.  Mais heureusement, Tommy (l'étudiant chinois au nom pas chinois du tout) "got a plan" ! Il va venir à Paris, youpiiiiiii ! (meeeeeeeeerde....). Enfin voilà, c'était marrant malgré mon piètre jeu d'acteur. J'ai été soigné aux petits oignions (c'était limite embarrassant, je pouvais pas porter deux secondes mon sac que quelqu’un accourait pour le faire) et je pense très sérieusement à entamer une carrière cinématographique ici, si par malheur mes plans A, B, C, D, E, F, G, H, I (...) et Y ratent.

Quoi d'autres? Ah oui! On est allé à Hangzhou vendredi dernier chez Nokia Siemens Network pour assister à une journée d'échange sur les différences culturelles en entreprise ou de façon général. J'ai adoré! Cette entreprise est un cas vraiment intéressant parce que Nokia est suédois, Siemens allemand (il y a aussi Motorola qui s'est récemment fait gobé aussi) et ils bossent en Chine. Alors brassez moi ces identités ensemble et vous allez voir le foutoir que c'est pour construire une identité commune à la nouvelle entreprise! Divers employés sont venus témoigner, échanger plus précisément par rapport à la culture chinoise, les difficultés qu'ils surmontent et qu'ils continuent à surmonter. Tenez voici les "tips" qu'ils nous ont donné à la fin, je trouve ça marrant. Il s'agit de ce que disent les chinois, ce qu'ils pensent réellement et ce que nous comprenons, en anglais par contre mais j'ai traduit comme j'ai pu pour les francophones: 

What they say

What they mean

What is understood

I hear what you say

J'ai compris ce que vous vouliez dire

I disagree and do not wish to discuss it any further

Je ne suis pas d'accord et je ne veux pas continuer cette discussion

He accepts my point of view

Il est d'accord avec moi

With the greatest respect

Avec tout mon respect

 

I think you are wrong

Je pense que vous avez tort

He appreciates my point

Il apprécie mon point de vue

 

Very interesting

Très intéressant

How ridiculous

Ridicule

He is interested

Ca l'intéresse

Oh … by the way

Ah, au fait

This is the primary focus

c'est l'objectif principal

This is not very important

C'est pas très important

You must come for dinner…sometime

Tu devrais venir dîner... un jour

Don’t think this is an invitation, just being polite

Ne t'imagine pas que c'est une invitation, juste de la politesse

I will receive an invitation shortly

Je vais bientôt recevoir un invitation



•How to interpret “no” : comment interpréter un "non"
–Verbal “no” : non à l'oral
–“Maybe”, “perhaps”, “later” == NO : peut-être, plus tard = non
–“We will let you know” == NO : nous vous le ferons savoir = non
–“I am not sure” == NO : Je ne suis pas certaine = non
–Hands crossed and speaking with long pauses : mains croisées and longues pauses de silence = non
–Hesitating tone in the voice, looking elsewhere, no smile : hésitations, esquive du regard et pas de sourire = non

 

•How to interpret “yes” : comment interpréter un "oui"
–verbal “yes” + confirmation + positive gestures : oui à l'oral + confirmation + gestes positifs
–“That is good, I will meet you tomorrow at 2pm” "C'est bon, on se retrouve demain à 14h"
–“This is excellent plan. I can deliver it to you by 20th of January” "c'est un bon plan, je te le livre le 20 janvier"
–Yes == I believe I can do it "oui = je pense que je peux le faire"



Voilà, mais il parait que ce ne sont pas les pires. Les indiens disent jamais non, ni oui d'ailleurs. Ils secouent la tête dans tous les sens.
À vous de percevoir la subtilité du geste et de deviner son sens!

En parlant d'indiens, hier on est allé se faire notre premier repas indien avec 2, 3 copains et je dois dire que c'était bien savoureux. C'est vraiment le mot! Je me rend compte que la nourriture chinoise est toujours un peu fade en fin de compte. Ca manque de saveurs, de profondeur... (ouai, j'entretiens une relation complexe avec mon palais). Impossible de me rappeler le nom, c'était des crevettes dans une sauce à la coco, avec de la coriandre, du piment et... d'autres trucs certainement.
Ils t'apportent ça dans une petite marmite minuscule et là tu te dis: l'arnaque! Ça va jamais me rassasier! Et ben si! Je peux vous dire que j'avais la peau du bidon bien tendu après ça. Bon, il y a eu 2, 3 nan au fromage entre temps faut dire... Plus le lassi à la mangue (mmmmmmmmmmmmmmmh!), terrible! J'espère que je vous ai donné assez envie pour que vous veniez essayer par vous-même ;)

Prochain test: le thai!

Et je commence déjà à réfléchir aux destinations auxquelles j'aimerais me rendre durant mes vacances entre les deux semestres, en janvier. J'ai un mois et je voudrais en profiter. Je pense faire 2 semaines dans un endroit puis 2 autres dans un autre. Tout le monde dit qu'il fait très froid en Chine à cette époque et qu'il faut s'envoler aux Philippines (où il fait très bon) si je veux faire de belles randonnées... Et je veux.
Le Tibet me tentait bien mais après le séjour dans le Sichuan où l'influence y était forte, je ne sais plus trop et surtout c'est très cher car il faut un guide. Il y a la Thaïlande et l'Inde. J'ai toujours trouvé un charme à l'Inde mais on m'a dit beaucoup de bien de la Thailande... Je crois que ça va se finir selon où les gens de ma classe partent car partir seule, c'est craignos pour mon fessios!

Je voulais faire un mail court et finalement j'ai pondu un roman comme à chaque fois (surtout quand j'ai du boulot qui m'attend hinhin). Du coup, j'ai décidé de le poster sur le blog histoire que tout le monde en profite! Même si ça s'éloigne un peu du topic de la chine en grande partie.

Rifkin me taraude pour que je l'aide à changer la face du monde, je vais devoir vous quitter... Oui, je prend très au sérieux cette dissertation!

Mais bon Rifkin, n'en profite pas, ça va maintenant! Lâche moi la jupe, zut! Et puis, déjà, quand on a un nom de pâté pour chat, on évite de se la ramener en miaulant comme un minou d'gouttière. T'as pas d'autres chats à fouetter?!

Sur ce, je m'en vais fouetter les miens et dès que j'ai du temps je terminerai l'article sur le Sichuan qui s'annonce déjà fort long!

Bisous mes minets, caresses et ronronnements tout plein tout plein pour vous tous. Miaou d'amour !

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21 octobre 2012

Épisode 6: Sichuan bien, qui sichuanera l'dernier !

Dans cet épisode, vous découvrirez enfin le récit de notre cher protagoniste 帕梅尔 * partie à l'aventure dans le Sichuan début Octobre...

* = Pàméiěr en pinyin... prononcez Pamer à l'anglaise. Mon "prénom" chinois, que je soupçonne avoir été créé à partir de mon nom de famille... D'après ma traduction, le premier caractère veut dire mouchoir, le deuxième prune et le dernier Séoul. Mais en même temps, un seul caractère peut avoir 36 sens différents donc je suis pas certaine d'avoir juste... En tous les cas, ça manque pas d'originalité, s'appeler  mouchoir de prune de Séoul.

Enfin, revenons à notre héroïne (revenue quelque peu schizophrène...) qui a traversé moult épreuves dans cette province où règne notamment... de terribles gang de pandas!

Ces monstrueux tortionnaires dont l'arme - redoutable et lâche - consiste à vous attendrir en se roulant dans le bambou et en prétendant être aussi mou qu'une bouillotte, un soir d'hiver. Lorsque vous aurez eu votre dose d'attendrissement devant leur pathétiques galipettes et que vous vous en retournerez, ces derniers bondiront dont un élan de bambourdissement et se jetteront sur vous, KO par placage assourdissent. Impeccable. Redoutable.

C'est gros, un panda.                                                  

Cette cruelle mafia sévit sauvagement sur la ville de Chengdu, asservie et dépossédée de tout, au service de ces protubérants* mastiqueurs.

Mais sichuan bien, qui sichuanera l'dernier! Dans tous les cas, on va se bidonner...

*En fait, le mot que je cherchais c'était "proéminent" mais finalement protubérance, ça leur va bien aussi.

Ce sera aux travers de combats contre le froid et la mal-bouffe (ne me parlez plus de biscuits), au rythme malmené du bus (ça aussi, évitez) et s'armant de patience (ok, pas tout le temps) que nos protagonistes s'en sont allés dans les profondeurs obscures et dangereuses de cette contrée reculée.

Après avoir atterri à Chongqing le premier soir, on a filé dans une auberge de jeunesse au bord du Yangzi (la rivière). On est parti à la gare le lendemain aux aurores pour prendre nos billets de bus pour le soir et on a démarré la visite de la ville. "On", ce sont donc mes deux colocs (Alex et Constance) plus un belge (Louis) et un allemand (Michael). On a commencé par traverser le centre ville, propre, moderne et commercial comme toutes les grandes villes en Chine j'imagine.

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Puis on est allé flâné dans les petites ruelles du quartier de Hong Ya Dong, une sorte de vieux village reconstitué remplis de boutiques et d'attrape-touristes.

 

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Après ça, on s'est rendu au temple des Arhats, situé en face du musée des Trois Gorges (qui est le musée du plus grand barrage hydraulique avec la plus grande centrale électrique du monde, j'aimerais bien y faire un tour avant la fin de mon séjour). J'y ai laissé les autres continuer la visite sans moi, profitant d'un petit coin à l'ombre pour laisser passer la 3ème migraines ophtalmique en quatre jours: j'ai subi une attaque en force, mais je n'ai pas flanché!

 

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Après quoi j'ai grimpé sur une moto-taxi (petite dose d'adrénaline, avec mon gros sac à dos pour faire équilibre, plus la circulation du coin...) direction la gare pour rejoindre le groupe et partir pour Leshan. Premier long trajet avec ce moyen de transport en Chine (un peu plus de 7h). C'est pas les bus eurostars, clairement, et le film chinois dramatique et larmoyant en fond sonore c'est rigolo la première heure... mais on est arrivé à bon port et c'est tout ce qui nous fallait!

Arrivés à Leshan, il était donc très tard. Un jeune chinois qui était dans le bus avec nous nous a aidé à trouver un taxi (la ville était déserte... ce qui est étonnant en Chine!) et est allé jusqu'à nous déposer devant notre hôtel. Le lendemain matin, on a voulu se reposer un peu. Avec Constance on est parti prendre les billets de bus pour le soir et on a retrouvé les garçons au grand Bouddha qu'à 13h. Grave erreur. Je sais pas ce qui était le plus atterrant: que la queue ai été aussi longue, ou que les chinois continuent de la faire.

En fait, on a commencé par faire la queue pour pouvoir rentrer dans le parc. Déjà, en tant qu'occidentale, tous les chinois te doublent sans scrupules. Bien sûr, je ne me laissais pas faire! Ce qui faisait rire les Chinois d'à côté d'ailleurs. C'est de bonne guerre. À chaque fois, ils prennent la tête de quelqu'un qui n'avait pas compris, façon "innocent et naïf" et se remettent derrière...

Une fois rentré, on s'est empressé de marcher jusqu'au grand Bouddha. En fait, depuis le parc, on débouche sur le haut de la colline et on ne voit que la grosse tête. On a pas tout de suite vu la longue file d'attente derrière la tête qui attend de pouvoir descendre les marches pour voir le gros bonhomme en entier. Quand ce fut fait, on a longé la queue, qui n'en finissait pas... Et à la fin de celle-ci, on découvre, surprise! Une deuxième queue... Hé oui, logique: tu fais la queue... pour faire la queue... pour voir le bouddha. Alors rebelote: on longe encore une fois... et... si, si, encore une! Là, on s'est dit qu'ils étaient quand même maso! Parce qu'à ce rythme, c'est 3, 4h minimum d'attente, sachant que le parc fermait dans 3h... Et puis ils étaient serrés comme des sardines avec toute la smala (mais curieusement tellement patients... même les enfants) Du coup, ben... pas d'Bouddha pour Séoul à la prune de mouchoir... ou je sais plus quoi!

Mais je peux vous en parler quand même un peu: cette immense statut a été taillée dans la falaise du mont Lingyun approximativement entre 713 et 803. D'après la légende, elle doit son existence à un moine bouddhiste qui souhaitait protéger les marins empruntant le périlleux confluent des trois rivières : Dadu, Qingyi et Minjiang et prévenir les inondations de la ville de Leshan (ce carrefour entre les trois rivières est en effet impressionnant de sa largeur et de la force du courant!). C'est le plus grand Bouddha du monde antérieur au XXe siècle, et la plus haute statue de Maitreya (prochain Bouddha à venir lorsque le Dharma aura disparu...) avec ses 71 mètres de haut pour 28 mètres de large. Son œil à lui seul mesure 3m et son oreille 7! Depuis que le grand Bouddha de Bamiyan en Afghanistan a été détruit par les Talibans en 2001, c'est le dernier Bouddha antique qui reste. Chongqing étant une ville industrielle en plein essor, la statut a pâti de la forte pollution et s'est noirci sérieusement. Ils l'ont récemment rénové cependant.

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On en était donc au retour à la ville de Leshan en cette après midi moite et bondé! On avait peur de louper le bus, ben du coup on a eu du temps pour retourner à la gare. Mais ça ne s'est pas fait non sans quelques aventures! Car depuis le parc, aucun taxis... On commençait à s'inquiéter de voir tous les bus blindés qui ne s’arrêtaient pas, quant un policier nous a pris sous son aile et nous a emmenés dans son 4x4 de policier!!! Héhéhé!! (Je sais, il m'en faut peu! Mais qui peut se vanter d'avoir fait une virée dans la voiture d'un policier chinois sans être menotté à l'arrière?). Parce que c'est moi que j'étais assise devant!! Gniark, gniark, gniark! Et oui, je parle comme un gosse parce qu'on en aurait vraiment dit un! Comme ceux qui se retrouvent dans le camion des pompiers avec la sirène allumée!! On a pris une petite photo avec monsieur bien sûr, fier comme un pan auprès de ses collègues qui riaient!

Preuve à l'appui:

 

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Arrivé à Emeishan, il pleuvait et on trouvait pas l'hôtel dont l'adresse sur la réservation était assez limitée. Finalement, une moto taxi les appelé pour nous et nous a dirigé (c'était à 100m). On comprenait pas pourquoi le motard restait avec nous dans le hall de l'hôtel jusqu'à ce que les hôtesses nous expliquent qu'il nous demandait 50 yuans (pour un coup de fil de 10sec et avoir roulé à côté de nous qui étions à pied pendant 2min). On a rit et on lui en a laissé 10. On s'est trouvé bête d'avoir cru à une âme charitable.

On a décidé du parcours du lendemain pour la randonnée et après une douche rapide, on a tous écrasé dans nos lits. Le lendemain, réveil aux aurores, direction la gare pour prendre les tickets (ça devenait la routine!). En chemin, on s'achète tous un bâton de bambou qui s'avérera être notre meilleur ami pour l'ascension d'une part, et pour faire fuir les singes voleurs et pas frileux du tout de l'autre.

Arrivé à la gare, je dois dire qu'on avait déjà bien remplis notre quota de queue pour les tickets en tout genre. Alors après avoir attendu une demie heure que les guichets ouvrent (alors qu'aux caisses, tout le monde était prêt, que la file d'attente s’agrandissait mais comme l'heure, c'est l'heure...ça, c'est une logique internationale!), puis une autre demie heure que ce soit notre tour tout en jouant des coudes (je ne sais pas si c'était le temps, mais les gens étaient électriques), quand on nous a annoncé que non, ici elles pouvaient pas nous donner nos tickets, on a un pété un câble. Enfin, j'ai, plutôt.

Du coup, j'ai tout refilé aux autres (comme je me débrouille le mieux en chinois, c'était moi qui me collait à cette tâche et pour une fois, je les ai laissé s'en dépatouiller). Je suis allée méditer sous la pluie! C'est tellement frustrant quand on nous refuse l'accès à quelque chose et qu'on n'arrive pas à en comprendre la raison. Surtout qu'ils ne cherchaient pas du tout à se faire comprendre. Ils essayent même pas à partir du moment où on est étranger. Parce qu'ils pensent qu'ils ne vont pas réussir avec la barrière de la langue, donc échec, donc perte de la face et ça...

Heureusement, dans ma balade de décompression, j'ai rencontré une dame à qui j'ai essayé d'expliquer la situation et qui est venu prendre les billets avec nous. C'était pas la bonne file pour les étudiants, tout simplement. Bon, il s'est avéré qu'on avait pas non plus compris qu'il fallait prendre et des billets pour rentrer dans le parc, et des billets de bus pour nous emmener au départ de la randonnée (en tant que cupide européenne, j'avais pensé qu'il en fallait qu'un seul et unique qui ferait les deux) du coup - on aimait tellement ça - on a refait la queue une 4ème fois :-)

Après ça, je peux vous dire que ça nous démangeait les guiboles de commencer la marche! C'était assez comique. Ils ont construit partout un sol et des marches. A aucun moment on a marché sur la terre. Et il existe des porteurs qui vous trimballent jusqu'en haut! Ils sont vraiment fous! Surtout que ces pas des brindilles qu'ils portent! Incroyable...

C'est un de mes meilleurs souvenirs cette randonnée. C'est un des moments où j'ai le plus discuté avec les Chinois (souffrir ensemble abaisse les barrières!), j'ai aussi bien discuté avec mes copaings, on a vu des singes bien sûr (super audacieux et chapardeurs... dopé au coca et au snickers toute la journée par les malheureux touristes pas assez avertis. J'en ai même vu qui ont piqué le sac d'un chinois pour se poster sur la rambarde avec le gouffre derrière et il a commencé à faire le tri: il a jeté tous les fringues par dessus pour attraper au fond du sac, LE biscuit! impossible de récupérer les habits..! La mère du chinois était folle de rage!).

On aussi vu un serpent, un papillon aussi grand que mes deux mains réunies et... du brouillard! Pleins de brouillard! Non pas que la vue eut été grandiose de ce qu'on a pu apercevoir entre deux nappes mais c'était hyper humide et ça caillait! En tout cas, on a échappé aux gouttes pour ce jour là. On faisait étape dans les monastères sur le chemin et tout du long il y avait des ce qu'on appellerait des bouis-bouis en France. On a sévèrement entretenu notre régime de biscuits entamé avec les trajets de bus.

Vers 17h on est arrivé à une heure du sommet (où on avait prévu de faire étape pour la nuit, les hôtels du top étant plus chers). Après avoir cherché moins cher en vain, on a fini par suivre un chinois qui nous proposait 100 yuans chacun la nuit. On a réussit à négocier 80 mais ça ne les valait pas. En auberge, c'est 40 yuans avec un confort au top du top, bien mieux qu'en France! Mais là, on était à 3000 d'altitude, déjà, et les gars savent très bien qu'on a pas 36 000 solutions. Par contre, c'est là qu'on a touché le point culminant de la cradiosité: moquette curieusement mouillé à certains endroits de la chambre, grosses tâches de champignons au plafond, des draps humides (ça, ils y peuvent rien), pas de fenêtre, pas d'air, pas d'oxygène, des WC...  j'ai envie de dire raisonnables après ce qu'on a pu voir durant les étapes de bus (ça aussi c'est une histoire!) mais d'un point de vue d'européen j'imagine qu'on peut dire cracra!

Et puis surtout: pas de douche! J'ai réussi à me faufiler dans celle d'une chambre (de luxe?) restée ouverte (on a du toupet ou on en a pas) et on s'est glissé dans nos sacs de couchage très vite. Le lendemain, on avait tous très mal dormi et il pleuvait. Alors on a rit (on avait dépassé le stade où j'aurais râlé habituellement). On a enfilé nos K-way et on a commencé à grimper vers le téléphérique qui est le seul moyen de monter pour les 5 derniers km. Ah, j'ai oublié de dire qu'il était 5h du mat' quand on s'est levé. Donc il faisait nuit. On est arrivé là-haut vers 6h30, levée du soleil prévu à 7h. On a attendu une bonne demie heure en se les gelant avant de comprendre qu'on ne verrait rien de toute façon car il y avait bien trop de brouillard.

Le sommet est un large plateau encore une fois très échafaudé. Il y a une immense statut en or dont on a tenté de deviner la tête en vain puis on est resté peut-être une heure à vagabonder entre monastères et bougies d'offrandes pour se réchauffer, toujours sur le sommet. Finalement, vers 8h on a décidé de redescendre la montagne en bus et non pas à pied comme il était prévu parce qu'il faisait trop moche, qu'on avait froid et qu'on était fatigué. C'est mon plus gros regret. Je sais que ça n'aurait pas été marrant du tout mais c'était censé être la partie la plus jolie. Et puis, psychologiquement, j'avais pas assez rentabilisé cette fichue file d'attente. M'enfin... Il y en aura d'autres...

Après ça, on est revenu sur la ville (non sans avoir ramené une angine dans mon sac à dos) pour prendre un bus pour Chengdu et là... Plus de bus! Tous pleins. La seule fois où on avait pas pu aller prendre les tickets aux aurores. La galère! Heureusement, il y avait une deuxième gare à 25km. On prend un taxi, on négocie un prix de groupe parce que c'est loin et on y va. Et là, même conclusion. Raaah, pas une nuit de plus ici pitié! Le "marché noir" (des taxis) nous proposent des prix exorbitants pour nous y emmener.

Il est temps de se restaurer, toujours décider le ventre plein. Et on a bien fait car quand on est revenu à la gare, au vu du trop grand nombre de personnes qui avaient demandé Chengdu, ils ont préparé de nouveaux bus! Yihaaa! On embarque immédiatement et on file vers la ville, capitale du Sichuan!

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Arrivée à Chengdu, direction notre auberge de jeunesse qui était géniale! On y restera qu'une nuit le temps de faire le transit vers le nord du Sichuan mais non sans y revenir par la suite...

Le lendemain matin donc, départ encore et toujours aux aurores pour choper nos billets et partir dans la foulée vers la vallée du Jiuzhaigou. 12h de bus. Plus 2 autres d'embouteillages. Bim. Quand on a vu qu'on avait attendu autant pour faire 2km on a eu un peu les boules de pas avoir fini à pieds. On était encore à 3000 d'altitude donc autant dire qu'il faisait toujours pas chaud. Les hôtels étaient chers. On a un peu magouillé... On a fait croire qu'on était trois, on est rentré en deux groupes l'air de rien. Ils ont rien remarqué... Bon, on s'est fait une petite frayeur quand le deuxième groupe s'est trompé de chambre et qu'ils ont insisté en tapant à une autre porte comprenant pas pourquoi on leur ouvrait pas... Puis quand un monsieur est venu pour sois disant réparer quelque chose et que les deux garçons étaient planqués sous les lits mais sinon c'est passé comme une lettre à la porte!

Le lendemain matin, départ assez tôt pour éviter la foule aux guichets (oui parce que je n'ai pas précisé pour Emeishan mais en Chine, les randonnées, c'est payant: 22 euros plus 9 pour le bus!). Comme le site est immense, on décide de monter en bus (qui fera des sauts de puce, ce qui nous a permis de profiter de tous les jolis points de vue). La particularité de cette vallée tient du fait qu'elle est le produit des effets de glaciations et de tremblements de terre sur un relief de calcaire. L'eau s'écoule par 100 chemins au milieu de mousses, d'arbustes et d'arbres (parfois rouges!) dont les graines se sont adaptées pour profiter des fissures leur permettant de résister à la force du courant. 9 villages tibétains se lovent dans cet immense parc naturel de 35km (d'où le nom de jiuzhai, jiu = neuf et zhai, village j'imagine!). C'est un sanctuaire des pratiques Bön (héritières des croyances chamanistes et pré-bouddhiques). Victime de féroces guerres de religion, longtemps mis au ban, Bön est aujourd'hui membre à part entière du giron lamaïque. Les moulins à prières placés dans les torrents continuent à tourner obstinément dans le sens inverse des aiguilles d'une montre contrairement à ceux des autres sectes. (Merci, Routard!)

Mis à part l'affluence des bus, la route bitumée qui traverse toute la vallée, la masse de touristes, le site est magnifique. C'est le deuxième meilleur souvenir. Par contre, ce qui nous manquait dans ce voyage ce sont des explications, des informations. À chaque fois on devait se contenter d'observer et d'imaginer. Si les Chinois ont compris l'intérêt du tourisme, ils n'en ont mis en œuvre que le prix. Pas encore de traduction en anglais. En même temps, pour le nombre d'étrangers qu'on a croisé... Enfin du coup cet article me permet de faire des recherches et de comprendre! On se demandait notamment si les lacs étaient naturels avec leur couleur presque chimique.

En fait c'est dû au "calcaire d'un ancien plancher océanique qui constitue l'élément géologique principal. Sa dissolution donne aux eaux leur nuance émeraude ou turquoise, au gré de la lumière du jour, ou renforce le miroitement d'un ciel azuréen. Des avalanches ont interrompu le cours des rivières pour former les lacs."

 

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Après cette journée dans le parc, nous sommes restés une nuit de plus à l'hôtel avant de reprendre au matin le bus de retour qui a duré 10h seulement! On est retourné à l'auberge trop cool pour les trois dernières nuits et les deux jours qui nous restaient avant de rentrer à la "maison".

J'ai été malade la première nuit. Les Xiao Long Bao au crabe et aux poireaux, c'est super bon à déguster... Mais c'est mieux quand ils sont tous frais. Du coup le lendemain on était censé aller voir les pandas, mais c'est tombé à l'eau pour moi. J'ai quand même réussi à profiter du temps qui me restait l'aprem et j'ai commencé par la visite du temple de Wenshu puis celui de Qingyang Gong (Temple des Chèvres de Bronze) qui doit son nom à l'apparition de Laozi (un contemporain de Confucius) sous la forme de deux chèvres. Celui là était très grand et pas mal du tout (à force de voir des temples, ils se ressemblent tous...). Après j'ai filé au parc du Peuple (Renmin Gongyuan). C'était assez rigolo. Il y avait des espèces de shows un peu partout. De tous les goûts. Les nostalgiques communistes. Les danses traditionnelles. Les danses excentriques. Et des karaoké encore et encore. Tous en costumes kitschissimes. Ça concernait plutôt la tranche d'âge des retraités. Mais au centre du parc, sur la petite place, c'était plutôt musique techno-pop. Hommes, femmes.. Jeunes, moins jeunes... Tout le monde se déhanche! En Chine, ils sont beaucoup moins complexés que chez nous. Ils chantent, dansent, dans la rue, dans l'ascenseur, devant tout le monde, seul ou en groupe... De manière complètement libéré, si on peut dire. Ils s'en foutent du voisin qui passe parce que le voisin qui passe s'en fout lui même!

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Le lendemain matin, je suis partie à la réserve de pandas avec une jeune britannique qui a quitté son job et est parti un an en vagabondage en Asie avec son copain. Il était parti justement dans la vallée de Jiuzhaigou et comme ça ne l'enchantait pas le concept des 12h de bus, elle a préféré rester ici en l'attendant. Ils ont fait le Tibet, l'Inde, la Thaïlande, les Philippines... Elle rêvait de voir des pandas depuis qu'elle en avait reçu un en peluche étant petite et je crois bien qu'elle a failli pleurer en arrivant! Elle m'a parlé de ses voyages, ce qu'ils lui avaient apporté, des chinois, des asiatiques en général, de nos familles... Elle a l'âge de Zazou et a un frère de mon âge. Alors pendant quelques heures,j'avais l'impression de m'être trouvé une grande sœur et peut-être elle une petite? On a échangé nos adresses, elle m'a donné quelques bons plans sur Shanghai où elle était passée quelques semaines et on s'est quitté là avant de sauter dans un taxi pour l'aéroport.
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J'avais écrit un long paragraphe sur les pandas, mais il s'est effacé et impossible de le récupérer. Alors tant pis pour eux, toute façon ils sont même pas intéressants! (Oui, je suis vexée! Il était bien mon paragraphe!)

Bon, je vais essayer de me rappeler... Je parlais d'une légende:

"Autrefois, les pandas étaient tout blancs. Mais un jour, ils allèrent à l'enterrement d'une petite fille. En signe de deuil, ils avaient pris de la cendre dans leurs mains. Comme ils étaient très tristes, ils se frottèrent les yeux pour essuyer leurs larmes. Pour se consoler, ils s'entourèrent de leurs bras. Ils se bouchèrent les oreilles pour ne pas entendre les pleurs. Et depuis ce jour, les pandas sont blancs ... et noirs."

Je crois que je disais qu'à force de broyer du noir tous les jours, ils vont finir par le devenir complètement, noirs. Et que c'était quand même un scandale que WWF les ai pris comme emblème quand on pense qu'ils sont les propres responsables de leur extinction. Ça révèle pas mal de la cohérence de l'association vous me direz...

Ah et je devais conclure en supposant que c'était parce qu'ils reflétaient ma propre flemmardise que je ne les supporte pas à ce point. Et aussi par goût de défi face à tous ces larmoyants émerveillements devant ces grosses peluches. Et puis par sadisme aussi: "Et... si on disait du mâââl ?"

http://www.youtube.com/watch?v=TTs8TZvrStc

Voilà, c'est sur cette touche de vampardise que je vous laisse... 




29 septembre 2012

黄金周 - Huángjīn zhōu - Golden week

Cher tous,

Ca y est: je vais vraiment voyager ! (Oui, parce que pour le moment c'était "pour de faux", Shanghai tous ça... Que du toc. Du décor. Imported from fake market. Vous z'ai bien eu, hein! Le film pourrait s'appeller... "China Lady", d'Arthur H. Jugez par vous-même: http://arthurh.artiste.universalmusic.fr) Sacrée bande son, non?

Revenons à nos melons chinois: vous vous rappelez dans mon pré-précédent art-article, je vous ai expliqué que la Golden Week allait commencé?

C'est fait. Et avec, les trois pauv' jours de congés payés de l'année... donc z'allez voir comme ça va secouer ici!

Enfin vous, non, mais moi, pour sûr.

Hin, hin, hin.

Roooh, mais vous aussi votre tour viendra. Un jour, vous vous retrouverez au milieu de milliers de chinois kick 'rient, quick' rachent et kikakettent dans votre village de votre contrée lointaine... (ou dans votre jardin... tout dépendra de l'ampleur du mouvement migratoire de ces drôles de zozios).

(Vous l'aurez compris, humour noir et sadique au menu de ce soir.)


En attendant, à ce qu'il parait, y'a de quoi dégoûter du tourisme. Moi je dis que j'en avais pas trop besoin. Mais où je pars, là-haut, dans mes montagnes, je pense qu'il va y avoir un effet passeoir. Ah! Oui. Vous l'aurez peut-être remarqué, j'ai une facheuse tendance à être possessive des grands tas de terre & de Pierres.

...

Mais non mon amiour, c'est pas toi le gros tas. Toi, t'es mon roc! Si, si, dans la hiérarchie des têtes dures, c'est mieux classé.

Enfin tous ça pour dire que demain je décolle pour le Sichuan, une province dans le sud ouest de la Chine, à deux pieds-en-sandales du Tibet. Ca fait rêver... On dit même qu'on peut apercevoir l'Himalaya... Ca y est: je plane avant même d'avoir décollé !

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Le Sichuan est juste à l'est du Tibet, entre le Qinqghai et le Yunnan. Chengdu, la ville encadrée en rouge y est la capitale. Nous, on atterira à Chongqing. Moins cher par vol mais moins intéressante aussi. Jugez par vous-même sur cet aperçu un peu glauque et morose que nous offre aujourd'hui Le Monde:

http://www.lemonde.fr/international/portfolio/2012/09/29/chongqing-capitale-de-l-ouest-chinois_1767531_3210.html

Heureusement, on y reste que le temps d'y faire une escale. On continue ensuite par Leshan pour y voir le grand Bouddha:

Puis Emeishan avec le mont Emei.

 

On fera ensuite une autre escale à Chengdu pour pouvoir attraper un bus et monter dans le nord, à Jiuzhaigou, réputée comme une des plus belles régions de Chine.

Jiuzhaigou - Sichuan, China Pictures

Tant d'énergie à s'organiser, à se déplacer, tant de stresse inutile et d'argent gaspillé alors que google images a déjà les photos que je vais poster dans 10 jours et en sûrement mieux cadré en plus! Bon j'annule tout et je reste dans mon canap'... ;)

Et enfin retour sur Chengdu pour les trois derniers jours avant de rentrer à la "maison" avec "Sichuan airlines" (vous aussi, vous trouvez le nom moyennement rassurant?!). On se déplacera uniquement en bus à l'intérieur du Sichuan (jusqu'à 12h entre Chengdu et Jiuzhaigou, les livres et révisions de chinois sont prévus... La patience aussi normallement...). Ce sera un challenge en soit d'arriver à le prendre car il y a peu de voyages par jour et avec le monde qu'il y aura, on croise les doigts! On se prépare mentalement d'avance aux couacs en tout genre... "On", c'est mes deux colocs (Constance, la parisienne et Alex, l'allemand), Louis (belge) et Michael (allemand).

Voilà pour le parcours de ces 10 jours. Sinon je vais sûrement manger épicé comme jamais je ne l'ai fait. Mais... pas en même temps hein! (Papa, celle-ci est pour toi). La spécialité de la région est le "hot pot". Je ne pensais pas dire ça un jour, mais me nourir risque d'être un challenge, moi qui ne supporte pas 2 gouttes de tabasco...


Un exemple d'hot pot...

Dire que je suis excitée par ce voyage est peu dire, moi qui rêve de nature et d'aventure, je vais être servie! On part en sac à dos. Randonnées, découvertes culinaires et visuelles sont au programme. Improvisation et spontanéité quant au logement pour deux nuits (on est censé dormir dans un monastère puis dans un village dans un parc et les réservations sont impossibles, on espère éviter la belle étoile... quoi que...). Il est prévu de pleuvoir une bonne partie de la semaine. Roots? Vous avez dit roots?

Ma seule crainte et vis à vis du groupe. Parmis nous se cachent un papy, un fêtard et un rêveur étourdi. Est-ce qu'on va réussir à caser tout ce monde là dans le bus à 6h du mat quand il le faudra? Ou grimper des marches pendant 8h?

Suite dans 10 jours!

Et là promis, je trouverai une solution pour vous balancer les dizaines (voire centaines d'ici là) de photos que j'ai prise mais avec ce blog c'est vraiment pas possible: trop lent! (D'ailleurs si certains ont des bons plans... On m'a parlé de flickr... )

Mousson de baisers qui piquent ! (j'anticipe)


PS: Pour les intéressés, mon identifiant skype: maelle335. Enfin, dans l'immédiat... vous tomberez sur "répondeur" !

23 septembre 2012

同济大学 - Tóngjì dàxué - Université de Tongji

L'histoire de l'université de Tongji remonte à 1907 lorsque l'École Allemande de Médecine pour les Chinois à Shanghai est fondée par le gouvernement allemand, avec les physiciens allemands Erich Paulun, Oscar von Schab et Paul Krieg. Le nom Tongji suggère la coopération avec les Allemands. Elle devient officiellement une université chinoise sous le nom de l'Université Tongji en 1923/1924 et est renommé en Université nationale Tongji en 1927. Pendant la seconde guerre sino-japonaise, le campus est déplacé de Shanghai successivement vers les provinces du Zhejiang, Jiangxi, Yunnan et Sichuan. Il retourne finalement à Shanghai en 1946. L'université grandit ensuite pour devenir une université complète qui offre des programmes en sciences, ingénierie, médecine, arts, et droit. Suite à une campagne nationale de réorganisation des écoles et des départements entre les universités en 1952, l'Université Tongji devient une université avec une forte orientation dans l'ingénierie, notamment en génie civil. Tongji est également la première université qui a introduit la planification urbaine en Chine.                                                                                                                                                                                     

L'entrée du campus, avec la statut géante de Mao :

 

 

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La tour où se passent mes cours, juste en face du campus:

 

 

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23 septembre 2012

同济大学 - Tóngjì dàxué - Université de Tongji

L'histoire de l'université de Tongji remonte à 1907 lorsque l'École Allemande de Médecine pour les Chinois à Shanghai est fondée par le gouvernement allemand, avec les physiciens allemands Erich Paulun, Oscar von Schab et Paul Krieg. Le nom Tongji suggère la coopération avec les Allemands. Elle devient officiellement une université chinoise sous le nom de l'Université Tongji en 1923/1924 et est renommé en Université nationale Tongji en 1927. Pendant la seconde guerre sino-japonaise, le campus est déplacé de Shanghai successivement vers les provinces du Zhejiang, Jiangxi, Yunnan et Sichuan. Il retourne finalement à Shanghai en 1946. L'université grandit ensuite pour devenir une université complète qui offre des programmes en sciences, ingénierie, médecine, arts, et droit. Suite à une campagne nationale de réorganisation des écoles et des départements entre les universités en 1952, l'Université Tongji devient une université avec une forte orientation dans l'ingénierie, notamment en génie civil. Tongji est également la première université qui a introduit la planification urbaine en Chine.                                                                                                                                                                              

L'entrée du campus, avec la statut géante de Mao :

 

 

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La tour où se passent mes cours, juste en face du campus:

 

 

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Voici donc quelques premières photos. Le campus est assez grand, comme une petite cité dans la ville. J'ai l'impression que les étudiants chinois en sortent assez peu: ils logent à l'intérieur, mangent à la cantine midi et soir, il y a des supérettes, pas mal d'infrastructures pour faire du sport (stades, salle de sport, piscine...), une grande bibliothèque, des petits bouts de verdure, une ribambelle de vélos pour s'y déplacer... Et les étudiants sont très sérieux! Pas le temps d'aller batifoler en ville ou alors très rarement.

En même temps, la pression pèse sur leurs épaules: seul enfant de la famille, certes traité "comme un empereur" étant le centre d'attention des parents, des grand-parents maternaux et paternaux... mais les attentes n'en sont que plus fortes. La compétition depuis l'enfance est très élevée, les examens bientôt aussi nombreux que les chinois et ici, pas question de tirer le niveau du bac vers le bas!

Un professeur nous a expliqué que le saint graal était de se faire engager par l'état qui ne recrute que les meilleurs. La contre partie étant qu'on y cède une part de liberté plus grande qu'ailleurs, représentant l'état et par conséquent étant plus surveillé qu'un autre. Par exemple, notre professeur de Survey of China a un frère et une soeur. Ses parents ont été punis pour ça (amende = quelque chose comme 10 x 1 mois de revenu familial d'après ses dits...) et elle, son frère et sa soeur n'ont pas le droit d'avoir un deuxième enfant, même en payant la taxe comme les nouveaux riches le font. Si quand bien même elle en avait un, en tant que professeur de l'université de Tongji, la première sentance est qu'elle se verrait renvoyée. J'imagine qu'elle ne retrouverait pas du travail facilement non plus...




20 septembre 2012

对不起我很忙 Duìbùqǐ, wǒ hěn máng -> Pas de raison qu'il y ai que moi qui ingurgite par transfusion du chinois. Translate google, go!

Ni hao jen jen! Salut tout le monde !

Tout d'abord, comme vous pouvez le lire, non, mon cyber-pinceau n'est pas cassé. Peut-être un peu flemmard mais surtout pas mal occupé.

Merci Man', Pa', mes soeurs et frère, tante, cousins, cousines, famille en général, les n'a-qu'un-bras, ami(e)s et autres pignoufs en tout genre pour vos messages pour ce 21ème automne qui m'ont fait très plaisir. 
Et bien sûr, sans oublier mon amiour de par delà les mers, les cieux et même l'au delà, le seul, l'unique, le plus beau, le...c'est mieux? :P

Je dois avouer que je ne sais pas trop comment les chinois fêtent leur anniversaire (si tenté qu'ils en aient la possibilité pour certains...) puisque j'ai fêté le mien presqu'entre expatriés dans un restaurant japonais. Pour le coup, c'est un anniversaire chinois "exotique". On a fait un teppanyaki: une sorte de barbecue, où le chef cuisine devant nous sur une plaque chauffante pour cuire les aliments, principalement de la viande, et je dois dire que mon foie ne souhaite pas réitérer l'expérience de si tôt quand même. Habituellement le chef se livre aussi à divers exercices acrobatiques avec ses ustensiles mais on est tombé sur un "n'a-qu'une-envie-:-partir-très-vite!" et il s'est contenté de les cuire.

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Je n'ai effectivement pas vu passer ce premier mois, bien que l'acclimatation ne se fasse pas non plus tous les jours facilement. Mais entre toutes les démarches administratives pour l'université, celles pour la colloc' et puis bien sûr les cours, la vie sociale... Je me rend compte qu'il semblerait, je dis bien qu'il semblerait, qu'à priori, en regardant dans le miroir, je serai susceptible, de peut-être, avoir hypothétiquement, voir probablement, survécu.

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J'ai un peu visité la ville, les quartiers connus, mais pas vraiment fait la touriste telle qu'elle. Je peux dire pourtant que cette ville regorge d'énergie. Si on se garde d'adopter toujours un regard critique (et occidental) - ce que je ne vais pas faire là maintenant en fait, pour l'élan bucolique et tendre, allez voir plus bas - c'est assez incroyable de voir à quel coefficient ce qu'on observe en Europe est décuplé ici. Le système de consommation, l’obsolescence programmée, l'individualisme, la publicité de masse, l'omni présence des écrans, toutes les merdouilles qu'ils mettent dans les produits, les biens de consommation, la pollution avec le "smog" présent 1 jours sur 4 (ce nuage grisâtre qui plane sur la ville), cette odeur inqualifiable dans certaines rues... et tant d'autres méfaits de la mondialisation et de l'industrialisation.

Mais je suis sûre que dans quelques mois, quand il sera temps de songer à revenir sur ce que je considère la "Terre" ou la réalité, je trouverais un bien grand charme à la symphonie des klaxons de la ville qui ne cessent qu'entre 3 et 4h du matin et aux étalages de viandes à l'air libre "puisque tout, tout, tout, tu mangeras tout dans le cochon: les pattes, les yeux, la queue, le foie, les..." ...

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En attendant, ici, la vie pour la majorité des étudiants c'est trouver où est la "happy hour" du soir (open bar/nourriture), être saôul comme un chinois 6 soirs sur 7 (en vrai, c'est assez rigolo un chinois saôul. Déjà, ça se repère à 2km parce qu'ayant un variant génique avec une moindre vitesse enzymatique, ils n'ont pas les mêmes conséquences de l'alcool que nous et sont rouges comme des pastèques), se comporter comme le roi du monde parce qu'ici avec un revenu moyen, on est riche, et du coup devenir le plus insolent des impertinents avec les Chinois parce que, de toute façon, les insultes en français, ils comprennent pas.

Je fais ma rabat-joie mais heureusement, tous ne sont pas non plus comme ça. Seulement il est pas évident de trouver des gens qui ont envie de profiter du pays autrement qu'en se saoulant et simplement en se baladant, en observant les gens et en en rencontrant, en échangeant... J'aurais tendance à dire qu'au final, je crois que je vais mieux m'entendre avec les Chinois! Pouah, en me relisant, j'ai pas l'air bien rigolote quand même! Tant pis.

Du coup la vie ici, pour ma part, c'est surtout l'envie d'en apprendre plus sur leur façon de penser (et en ce moment sur le conflit avec le Japon. De ce que j'ai compris, en tout cas pour la classe sociale qui a accès aux études, ils considèrent que la "target" c'est surtout le gouvernement japonais, car tous connaissent des citoyens japonais et les apprécient beaucoup.).
Mais l'élan de patriotisme qui dégénère en violentes manifestations semblent chauffer pas mal dans certaines villes. Shanghai semble épargnée... J'ai des "chinese buddies" (des partenaires chinois rencontrés avec l'université) pour en apprendre plus et me faire découvrir leur regard.
Ils en parlent aisément, même les professeurs. J'ai d'ailleurs été très surprise de l'ouverture dont ils font preuve. Je pensais que certains sujets seraient tabous. Ils nous ont quand même dit que si, en cours, on pouvait énoncer ouvertement "dictature", "liberté d'expression" et parler du Tibet et du reste, il fallait rester vigilent dans la rue et ne pas raconter n'importe quoi au premier venu.
En parlant d'ouverture, lors de la journée d'accueil, ils nous ont passé ces deux vidéos qui m'ont beaucoup surpris car ils parlent des Chinois d'une manière pas toujours complaisante et je pensais qu'ils étaient trop fières pour ça. Je vous laisse les liens, c'est très rapide et en anglais mais c'est rigolo et assez juste d'après mes premières impressions:

Celle-ci est sur la Chine:

http://www.youtube.com/watch?v=2IqdV5EfByg&feature=related


Et celle-là sur Shanghai plus précisément:

http://www.youtube.com/watch?v=-DOPQrVSHiY



Mon séjour jusqu'à maintenant c'est aussi être la cible de tous les regards avec ma tête d'étrangère. Des "mei nu" (=jolie pour désigner une femme, si on le dit pour l'homme ça signifie qu'on a des tendances homosexuelles) dans l'ascenseur avec le voisin de palier qui s'obstine à me dire en chinois que mon nez est pas comme le sien!
C'est aussi des "xiexie pengyou" (merci l'ami) au chauffeur de taxi et qui seraient à ce qu'on m'a dit perçu par eux comme "stupides". Normal. En Chine, personne ne remercie, ni ne salue les caissières, les chauffeurs, les vendeurs... Leur façon d'expliquer ça c'est que tu payes pour obtenir le service, le produit... Il ne te le donne pas gratuitement. Donc pas de remerciements, ni de courbettes de politesse en retour. Soit.
Enfin, c'est aussi pas mal de "xiaolongbao", de "baozi", de noodle soup et inédit: de brioches!
Un "Paris Baguette" a ouvert en 2 semaines top chrono juste en bas de mon immeuble. Ici les ouvriers travaillent H24 et dorment sur place ce qui fait qu'au lieu d'un vieux bâtiment, très vite le magasin s'est retrouvé être là, nickel et ouvert à vendre des croissants et baguettes all day long! Enfin de vrais petits-déj. Ah, ça a du bon finalement la "globalization"! ;-)

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Et en ce moment, on essaye désespérément avec mes colocs de s'organiser les vacances de la golden week
Seules vacances d'ici janvier, il est primordial de profiter de cette première semaine d'octobre de libre.

Le hic: c'est aussi les seules vacances où la Chine entière peut jouer au rumicube. Je m'explique: les petits chinois représentent les carrés de couleurs. Chaque petit chinois rouge, par exemple, veut retourner avec les autres petits chinois rouges durant cette semaine. Or, avec la vilaine "urbanization movement" (j'en profite pour ressortir mes cours), tous les petits chinois rouges se sont plus ou moins éparpillés partout sur le pays du rumicube, au gré de l'envoutant "job", très persuasif.

Du coup, ça nous donne un gros foutoir où tout le monde veut pouvoir tourner en même temps. Vous connaissez comme moi ce jeu (certes, agaçant): une rangée après l'autre. Mais c'est un concept qui ne fait pas vraiment partie de leurs "customs" (se la péter avec mon franglais? moi? moi?? Bon ok... jaloux!!)
Dans le métro, ils mettent des vidéos pour expliquer comment faire la queue et dire que si tout le monde se précipite sur les escalators en même temps ça fait barrage et personne ne réussit à monter (rigolez, rigolez, mais des fois...). Moi je dis, on nous prend pas du tout pour des bêêêêêêêêêtes.
Les prix sont élevés partout mais on pense aller dans le Sichuan. Mes colocs ont déjà voyagé à Guilin, Beijing et pas mal d'autres endroits incontournables donc on essaye de varier. Quant à Hong Kong, Macao, Taïwan... étant des administrations indépendantes il nous faut le résident permit pour pouvoir re-rentrer en Chine avec le visa et il demande plusieurs semaines à obtenir (oui, car les démarches administratives ne sont toujours pas terminés!! Je vous l'ai dit... Pire que les français...), tout le monde ne l'aura pas à temps.


Enfin, comme certains me disent qu'ils n'ont aucune idée d'à quoi ressemble cette vie Shanghaienne, voici quelques photos de mon appartement et de mes deux colocs, Alex et Constance!

(Cliquez dessus, elle s'ouvrira en plus grand dans une nouvelle fenêtre)

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